Le député de Jonquière et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Ressources naturelles et d’Énergie, Mario Simard, et le député de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe, s’inquiètent du récent discours du président américain, Joe Biden, annonçant de nouvelles mesures protectionnistes en Amérique, notamment à l’égard du bois d’œuvre. Les députés bloquistes veulent prévenir une nouvelle tempête dans l’industrie forestière, actuellement soumise aux pressions pour protéger le caribou forestier et aux pénuries de main-d’œuvre et de soutien d’Ottawa.
« L’industrie forestière québécoise est sous haute pression actuellement. Les marchés en Amérique du Nord sont en ralentissement, les scieries doivent réduire leurs opérations et on demande d’importantes transformations pour répondre aux impératifs climatiques et de protection de la biodiversité. Les incertitudes économiques et les menaces de politiques protectionnistes américaines n’ajoutent rien de bon à tout ça. Oui le Canada est en litige avec les États-Unis sur le bois d’œuvre depuis 6 ans, mais peut-on un jour espérer un règlement du conflit qui soit juste pour le Québec? Est-ce que notre industrie dont dépendent plusieurs régions au Québec pourrait souffler un peu? Ça prend un signal d’Ottawa! », s’est insurgé Mario Simard.
Le Bloc Québécois est fier de son approche « consultations et solutions communes » à l’égard de la forêt québécoise au cours des derniers mois, la formation politique a rencontré des représentants d’organisations environnementales, des spécialistes universitaires et des groupes industriels afin d’entretenir un dialogue entre tous ces acteurs intéressés par la protection du caribou forestier. Le porte-parole en matière de Ressources naturelles et d’Énergie attend également les conclusions de la consultation menée par l’Observatoire régional sur la forêt boréale affilié à l’Université du Québec à Chicoutimi
« Notre députation régionale a également mené une vaste étude panquébécoise sur la maximisation de la filière forestière qui a abouti à une feuille de route commune comprenant 4 priorités [identifiées ci-dessous], appuyées par 45 partenaires syndicaux et politiques, dont 24 élus de 9 régions forestières. Un Forum sur les forêts et les changements climatiques a aussi été tenu l’an dernier. Les demandes de l’industrie forestière sont donc connues, mais le gouvernement Trudeau fait la sourde oreille. Nous continuerons de consulter et de rassembler pour défendre notre forêt, car il n’y a pas plus vert que cette richesse naturelle québécoise! », a conclu Alexis Brunelle-Duceppe.
FEUILLE DE ROUTE COMMUNE
- Mettre en œuvre une politique d’approvisionnement public qui favorise l’utilisation des produits du bois, notamment en établissant l’empreinte carbone comme critère d’octroi des contrats ;
- Accroître les budgets de recherche fondamentale et le développement d’une chaîne de valeur pour la deuxième et troisième transformation des ressources forestières, via le programme d’Investissements dans la transformation de l’industrie forestière (ITIF), afin de soutenir l’émergence d’une grappe industrielle en bioéconomie au Canada ;
- Obtenir une pleine exemption de tout tarif sur les exportations de bois d’œuvre québécois à destination des États-Unis et s’assurer que le développement de l’industrie forestière soit défini comme une priorité du gouvernement canadien compte tenu de son fort potentiel économique et de son rôle incontournable en matière de lutte contre les changements climatiques ;
- Identifier les moyens d’accroître la productivité liée à la croissance annuelle des forêts dans le respect des compétences du Québec. Le fédéral doit notamment n’appliquer la Loi sur les espèces en péril qu’en conformité avec les orientations de l’Assemblée nationale du Québec.