En réaction au dossier de Thomas Gerbet de Radio-Canada sur l’étude confidentielle des firmes McKinsey et Hatch, financée par le gouvernement du Québec pour le compte de l’industrie de l’aluminium, les députés de Jonquière et de Lac-Saint-Jean, Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe, réitèrent le besoin criant d’un observatoire indépendant sur l’aluminium.
Selon les bloquistes, ce dossier journalistique démontre, une fois de plus, toute la pertinence d’un outil d’information neutre pour les décideurs publics, pouvant notamment produire un portrait juste et rigoureux sur les avantages fiscaux dont bénéficie le plus grand employeur de la région.
« Le problème c’est que le Québec et la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont respecté la totalité de leurs engagements envers Rio Tinto, alors qu’ils ne reçoivent presque rien en retour de la multinationale, d’où la nécessité reconfirmée de mettre sur pied l’observatoire sur l’aluminium. C’est maintenant au tour de Rio Tinto de livrer la marchandise. Quand je dis livrer la marchandise, c’est très simple, ça suppose de terminer la nouvelle phase de l’aluminerie AP-60, de terminer la construction des cuves à l’usine d’Alma et de se réengager directement en transformation de l’aluminium et en diversification de notre industrie régionale » a déclaré le député de Jonquière, Mario Simard, porte-parole du Bloc Québécois en matière de Ressources naturelles et d’Énergie.
L’étude réalisée par McKinsey et Hatch recommande à l’industrie de l’aluminium de diminuer les coûts de production d’au moins 3 % et suggère même d’aller jusqu’à 16% en augmentant l’automatisation et la robotisation, pour maintenir sa compétitivité d’ici 2025. Une recommandation qui impliquerait une importante perte d’emploi de qualité au Saguenay-Lac-Saint-Jean et qui s’ajouterait aux pertes d’emplois générées par l’arrivée de la technologie Elysis.
« Ce n’est pas un secret pour personne, l’industrie de l’aluminium a peu investi dans les 20 dernières années alors qu’elle a toujours bénéficié des coûts en énergie très avantageux du Québec. Pendant ce temps, la firme Mckinsey, la même dont les dizaines de contrats sans appel d’offres avec le gouvernement fédéral feront l’objet d’une enquête parlementaire, nous dit qu’il faut diminuer les coûts de production et couper dans la main-d’œuvre pour demeurer compétitif. Actuellement, on se retrouve devant une situation où, d’un côté, l’industrie se traîne de la patte en matière d’investissement depuis des années, et de l’autre côté, on lui conseille de couper davantage dans les emplois de qualité, en région. C’est un non-sens. Ça nous prend un observatoire indépendant et ça presse! » a conclu le député de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe.
Rappelons que la Table de concertation régionale sur le développement de l’aluminium avait formulé la demande de création d’un observatoire indépendant sur l’aluminium dès 2021 et que la ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, avait manifesté son appui en juin dernier.