Les députés bloquistes de la région sont exaspérés du va-et-vient de Rio Tinto dans le dossier des investissements en région. Alors que Rio Tinto avait annoncé en grande pompe des investissements de 240 millions de dollars pour la construction d’un centre de fabrication de billettes d’aluminium à ses installations d’Alma en avril dernier, le projet vient une fois de plus d’être mis sur pause par la multinationale.
« Encore une fois, on se retrouve les mains liées devant RTA. Le projet de fabrication de billettes d’aluminium aux installations d’Alma a été annoncé trois fois dans les dernières années, pour finalement, être mis de côté une fois de plus. Avec tous les avantages dont bénéficie Rio Tinto dans la région, on est en droit de s’attendre à beaucoup plus. Malheureusement, on se retrouve trop souvent devant une grande industrie qui ne livre pas la marchandise. Quand je dis livrer la marchandise, c’est très simple, ça suppose notamment de mettre sur pied les projets annoncés, comme celui des billettes à Alma, de respecter les engagements envers les travailleuses et travailleurs et de s’engager dans la transformation de l’aluminium et la diversification de notre industrie régionale », a déclaré le député de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe.
Pour le député de Jonquière, il est clair que Rio Tinto utilise les coûts de construction pour se soustraire à ses obligations envers la région. Rappelons que Jean Simard, le président de l’Association de l’aluminium du Canada a affirmé à de nombreuses reprises que les coûts de construction au Québec étaient trop élevés pour justifier des investissements dans les installations. « Les dirigeants de la multinationale répètent ad nauseam aux travailleurs et aux représentants élus de notre région qu’ils vont investir dans leurs infrastructures et que notre région va profiter des retombées. Mais en réalité, ils utilisent tous les prétextes possibles pour repousser leur obligation envers notre région. On joue au fou comme ça depuis plus de 15 ans ! Encore cette semaine, Marcel Dutil, le PDG de Canam Ponts, indiquait que les structures métalliques pour l’agrandissement de Rio Tinto proviendront de Chine. Pourtant le prix de l’aluminium est bon et les coûts d’énergie de l’entreprise sont très bas, sans compter le soutien qu’ils reçoivent des gouvernements. Si nous voulons avoir notre part des retombées économiques des cuves AP-60, il nous faut un mécanisme de suivi rigoureux qui implique l’ensemble des décideurs politiques et les acteurs économiques de la région. Rio Tinto doit des réponses à la population qui accepte depuis trop longtemps les esquives de l’entreprise pour investir. Ce n’est pas une partie de Monopoly sans conséquence, c’est le développement socioéconomique du Saguenay–Lac-Saint-Jean qui est en jeu » a souligné Mario Simard.
« Plus que jamais, cette nouvelle volte-face de l’entreprise remet de l’avant la nécessité de créer un Observatoire indépendant sur l’aluminium pour s’assurer d’un maximum de retombées économiques pour notre région », concluent les deux élus bloquistes.