Les députés de Jonquière et de Lac-Saint-Jean, Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe, tiennent à rappeler que la mise sur pied d’un observatoire sur l’aluminium est entièrement compatible avec la zone d’innovation désirée par la ministre Andrée Laforest. Ils insistent sur la nécessité de convier l’ensemble de la région autour d’une même table.
Lundi matin, les deux élus ont d’ailleurs à nouveau invité la ministre à se joindre à la Table de concertation régionale sur le développement de l’aluminium, qui porte cette demande depuis plus d’un an. Madame Laforest a plutôt décidé de convoquer les préfets, les mairesses de Saguenay et Alma ainsi que les députés de la CAQ, à une rencontre à laquelle les bloquistes souhaitent être invités avec les syndicats et les députés Sylvain Gaudreault et Richard Martel.
« Comme décideur public, je m’explique mal que des élus puissent se priver d’informations neutres pour améliorer leur rapport de force face à Rio Tinto. Peut-être qu’il y a une mécompréhension, que je m’efforcerai avec plaisir de dissiper, au sujet d’un observatoire. C’est un organisme chargé d’observer certains domaines d’ordre politique, économique ou social. Une quinzaine d’observatoires sont à l’œuvre dans les universités québécoises, comme celle sur l’industrie de l’aéronautique. Le plus connu est cependant celui sur les États-Unis, de la chaire Raoul-Dandurand, à l’UQAM. Ça sert à aller chercher de l’information de façon indépendante, c’est complémentaire à toute autre initiative, dont la zone d’innovation que madame Laforest veut avoir. Ceux et celles qui sous-entendent qu’il faut choisir entre les deux se trompent. Nous, on se réjouit de la création d’une telle zone », explique le député de Jonquière, Mario Simard.
« Ce n’est pas compliqué, cet observatoire serait un outil d’information pour les citoyennes et les citoyens, les entreprises et les élus, même pour l’industrie tout entière. Chaque année, à la même période, les gens sont inquiets de la gestion des eaux, des investissements et de l’emploi chez nous. On s’inquiète aussi de devoir continuellement se fier à ce que l’entreprise nous dit sur ses ententes, ses investissements ou les emplois qu’elle crée ou ne crée pas. Au final, on est dépourvus de moyens quand vient le temps de veiller à une bonne cohabitation avec la multinationale. Comme élu on a le devoir de prendre des décisions éclairées pour les gens qu’on représente et l’observatoire servirait à ça », rappelle le député de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe.
Concertation
Les deux élus maintiennent qu’uni, le Saguenay–Lac-Saint-Jean est plus fort face à la grande entreprise et les intérêts étrangers. « Depuis 2019, nous n’avons manqué aucune d’occasion d’offrir aux autres élus de la région de travailler en équipe pour le bien commun. Nous réitérons notre invitation d’hier matin : asseyons-nous tous autour de la même table, syndicats, élus municipaux, fédéraux et provinciaux. C’est une question de justice pour les gens que l’on représente », concluent Mario Simard et Alexis Brunelle-Duceppe.
Rappelons que les députés bloquistes, de concert avec la majorité des acteurs politiques et économiques de la région, ont défendu l’industrie de l’aluminium et ont eu gain de cause contre les dispositions de l’ACÉUM qui compromettaient l’intégrité du secteur, en 2019 et 2020.