Les députés du Bloc Québécois au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe et Mario Simard, dénoncent sans ambiguïtés la décision de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour le Québec, qui réinstaure la circonscription Jonquière–Alma. Selon les députés, c’est un non-sens flagrant qui témoigne d’une déconnexion de la réalité des régions du Québec, alors que la Commission a aussi décidé d’éliminer la circonscription d’Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia.
« Jamais il n’a été question de revenir en arrière et déraciner Alma, la plus grande ville du Lac-Saint-Jean, pour la joindre à la circonscription de Jonquière. Il n’y a eu aucune consultation des intervenants concernés par cette idée aberrante, aucune mention à cet effet dans les propositions de la Commission, et surtout, il n’y a aucune logique à briser deux communautés d’intérêts distinctes. Non seulement les élus locaux et les citoyens – qui sont les mieux placés pour comprendre les impacts d’un tel redécoupage – ont été ignorés, mais ils sont ridiculisés aujourd’hui avec une telle décision. Je ne peux pas concevoir une minute qu’Alma se retrouve dans la circonscription de Jonquière et je vais me battre contre décision absurde. C’est rire de notre région! », s’indigne Alexis Brunelle-Duceppe qui fait présentement la tournée des conseils municipaux de la circonscription de Lac-Saint-Jean.
La Commission avait tenu une seule audience dans la région en septembre dernier, dans l’arrondissement de Chicoutimi de la Ville de Saguenay, où plusieurs élus des municipalités et préfectures concernées s’étaient déplacés pour exprimer leur opposition à la proposition de déraciner 11 municipalités du Lac-Saint-Jean vers Jonquière. Les députés bloquistes avaient ensuite déposé des mémoires à la Commission, étoffés des résolutions de 14 municipalités opposées à ce redécoupage. Ces démarches faisaient également suite à une lettre ouverte signée par Alexis Brunelle-Duceppe et 35 élus du Lac-Saint-Jean.
« Comme ancien professeur de sciences politiques, cette décision est le contre-exemple d’un bon exercice démocratique. Processus de consultation discutable, rapport soumis après les dates limites et l’épuisement des délais, indifférence envers les enjeux locaux. C’est encore plus grave dans un contexte de réduction du poids politique des régions et du Québec. La Commission a fait un simple calcul arithmétique sans tenir compte de la représentation effective. Il est donc impensable de revenir à l’erreur historique d’une circonscription Jonquière–Alma, laquelle a nui à la région pendant 11 ans (2004-2015). Si ce retour en arrière avait fait partie de la proposition de redécoupage de la Commission, le mécontentement et la levée de boucliers observés chez les élus et citoyens concernés au cours des derniers mois auraient été d’une tout autre ampleur! », conclut Mario Simard.
Les députés du Bloc Québécois du Saguenay–Lac-Saint-Jean présenteront des motions d’opposition devant le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre des communes d’ici le 3 mars 2023. Ils appellent à une mobilisation de tous les acteurs concernés par cette décision de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales.