À la suite des révélations de l’article de Thomas Gerbet sur la construction d’un parc éolien d’envergure au Saguenay-Lac-Saint-Jean par le géant de l’aluminium Rio Tinto, les députés de Lac-Saint-Jean et de Jonquière, Alexis Brunelle-Duceppe et Mario Simard, accueillent avec enthousiasme l’arrivée de ce projet d’énergie propre. L’entreprise privée serait alors à la tête du plus grand parc éolien au Québec, ce qui lui permettrait d’accroitre sa compétitivité sur le marché de l’aluminium.

 

Les députés bloquistes émettent toutefois certaines réserves quant aux retombées régionales possibles et se disent inquiets de l’avenir des projets régionaux dans le secteur de l’aluminium. Rappelons que bien que Rio Tinto bénéficie déjà d’avantages énergétiques considérables avec de bas tarifs en matière d’hydroélectricité, l’entreprise ne cesse de revenir sur ses engagements.

 

« Ce qu’on veut savoir, c’est qu’est-ce que ces nouveaux investissements dans le secteur éolien signifient pour la région. Est-ce que cela signifie que Rio Tinto va continuer de désinvestir la filière aluminium pour se tourner vers celle de l’énergie et ainsi, mettre ses autres engagements sur la glace? Rien ne nous garantit que ce nouvel avantage énergétique va se traduire par le respect des engagements. Qu’est-ce que la région va en retirer en termes d’emplois? D’investissements dans ses infrastructures? L’entreprise pourrait d’autant plus utiliser les subventions gouvernementales pour investir dans ce projet sans garantir de véritables retombées économiques locales. Ce n’est pas un secret pour personne, l’industrie de l’aluminium a peu investi dans les 20 dernières années alors qu’elle a toujours bénéficié des coûts en énergie très avantageux du Québec et d’importantes subventions publiques. La preuve, le projet d’usine de billettes d’Alma a été mis sur pause avant les fêtes en raison d’un dépassement de coût » a indiqué Alexis Brunelle-Duceppe.

 

Pour le député de Jonquière, cette révélation montre plus que jamais la nécessité de mettre en place un modèle de concertation régionale dans le dossier de l’aluminium et de créer un observatoire national indépendant. « Nous avons besoin d’un portrait juste des avantages fiscaux dont bénéficie Rio Tinto et d’informations neutres pour mieux orienter les investissements publics afin de nous assurer d’un maximum de retombées pour notre région. Dans le passé, les dirigeants de la multinationale ont répété ad nauseam aux travailleurs et aux élus de la région qu’ils investiraient dans leurs infrastructures et que la région allait en bénéficie. Avec l’arrivée de Jérôme Pécresse, l’entreprise serait prête à investir, mais cette fois-ci dans le secteur de l’énergie plutôt que dans sa filière de l’aluminium? Actuellement, on se retrouve devant une situation où, d’un côté, l’industrie se traîne la patte en matière d’investissement depuis des années, tout en engageant de moins en moins de travailleurs aux profits de la sous-traitance, et de l’autre côté, prévoit faire de nouveaux investissements dans le secteur de l’énergie, sans engagements précis sur les retombées dans notre région. C’est un non-sens », a conclu Mario Simard.

Jérémy Lemay

Suivez-nous !

Restez informé

des nouvelles de la circonscription

Recherche
×
Fermer