En allant à la rencontre de représentants d’entreprises et d’organismes de la région, Mario Simard et sa collègue Christine Normandin, porte-parole du Bloc Québécois pour les dossiers d’immigration, ont pu constater les nombreuses difficultés qui découlent du système d’immigration en raison de la crise sanitaire.
Les délais dans le traitement des demandes se font sentir
D’année en année, bon nombre d’organismes et d’entreprises comptent sur l’arrivée de travailleurs immigrants pour pallier leurs besoins de main-d’œuvre. Il en va de même des institutions scolaires dont une part de la planification des activités académiques dépend de l’accueil d’étudiants étrangers.
À cet égard, la crise sanitaire actuelle a eu pour effet de bouleverser les plans de plusieurs d’entre eux. « La fermeture des frontières et des ambassades engendre de nombreux blocages au sein des processus d’immigration, notamment au niveau de l’octroi des visas et des permis de travail », indique Christine Normandin. « Ce ralentissement administratif a un impact direct sur les entreprises et d’autres organisations. Il est donc important d’être à l’écoute afin de trouver des solutions appropriées aux besoins ressentis sur le terrain », poursuit Mario Simard, tout en reconnaissant le caractère exceptionnel de la situation.
Incohérences dans l’information offerte au ministère
L’équipe bloquiste constate également des lacunes quant au suivi des dossiers au ministère. Au quotidien, les bureaux de député sont sollicités pour des informations concernant le suivi des demandes citoyennes. En matière d’immigration, on remarque toutefois que les informations peuvent varier selon la personne à qui on s’adresse.
« Comme députés, nous avons accès à des lignes parlementaires pour obtenir des informations détaillées sur le traitement d’un dossier. En règle générale, c’est un service très efficace, mais en immigration, les cas de figure souvent complexes font en sorte qu’on reçoit parfois des informations contradictoires », soulève Mario Simard. « C’est une situation très préoccupante! On parle de l’obtention d’un permis de travail, de demandes de réunification familiale, de demandes de résidence permanente, etc. Ces dossiers ont un impact direct sur la vie des gens et il est essentiel de pouvoir offrir les bonnes informations », ajoute-t-il.
La pandémie exige une souplesse dans les permis de travail
Finalement, les élus du Bloc Québécois constatent que la crise sanitaire pose des difficultés très importantes pour le secteur agricole. À cet égard, le Bloc Québécois demande que le Programme des travailleurs étrangers agricoles soit modifié afin d’être plus flexible et qu’il soit mieux à même de répondre à la pénurie de main-d’œuvre.
« Dans toutes les régions, les producteurs agricoles nous interpellent puisqu’ils subissent un grave manque de main-d’oeuvre. Plusieurs entrepreneurs sont même obligés de détruire une partie de leur production », déplore Christine Normandin. « Le Programme des travailleurs étrangers temporaires est mal adapté à la situation et nous croyons qu’il existe des solutions simples qui permettraient de donner plus de flexibilité à nos agriculteurs durant la crise », soutient la porte-parole en matière d’immigration.
À l’heure actuelle, les permis pour les travailleurs étrangers sont « fermés », c’est-à-dire qu’ils permettent de ne travailler que chez l’employeur dont le nom figure sur le permis. Ainsi, si un entrepreneur n’a pas besoin de tous ses employés pour une période, ces derniers n’auraient pas le droit d’aller prêter main-forte sur un autre lieu de travail. Le Bloc Québécois demande donc au gouvernement d’analyser la possibilité de permettre à un travailleur détenteur d’un permis fermé de travailler un certain nombre de jours chez un autre employeur sans pénalité. « Cette flexibilité ajoutée aurait d’ailleurs plusieurs avantages même à l’extérieur du cadre de la pandémie », conclut la députée de Saint-Jean.
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