Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, en compagnie de Mario Simard, porte-parole en matière de Ressources naturelles, et des députés bloquistes des régions touchées, exhorte le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, à renoncer immédiatement à son projet de décret et l’invite à reconnaître qu’il n’a pas la légitimité d’agir seul et de se substituer au gouvernement du Québec lorsqu’il est question d’aménagement du territoire et de gestion du secteur forestier. Nous sommes d’avis, à l’instar du gouvernement du Québec, qu’il faut mieux protéger le caribou forestier, certes. Mais c’est à Québec à déposer un plan et cela doit se faire en consultation avec l’industrie forestière et les régions concernées.
Le décret malvenu du ministre imposerait une importante réduction des activités pour plusieurs entreprises, la perte de milliers d’emplois et la fermeture non seulement de compagnies forestières, mais même de villages entiers. « À la lumière du calcul du Forestier en chef du Québec déposé hier, je pense que Steven Guilbeault ne prend pas la mesure des impacts qu’aurait son décret, affirme M. Blanchet. Des milliers d’emplois perdus et 1,4 million de mètres cubes de bois retirés du marché, soit l’équivalent de 20 000 maisons unifamiliales, et ce en pleine crise du logement. C’est deux fois la quantité de bois perdu dans les grands feux de 2023. Il doit se ressaisir. »
« Tout ça est très mauvais pour l’industrie forestière, rappelle Yves-François Blanchet, mais aussi pour le caribou. Si aucun compromis n’est trouvé, la population et les travailleurs des régions touchées vont vouloir que le caribou forestier soit abandonné à son sort, le contraire de ce que dit chercher Steven Guilbeault. »
Selon les élus du Bloc Québécois issus des régions forestières, Ottawa doit renoncer à cette ingérence inacceptable et doit laisser le temps à Québec de consulter les Premières Nations. En effet, la Cour du Québec a rendu une décision le 21 juin dernier donnant raison aux communautés innues de Mashteuiatsch et d’Essipit et a enjoint Québec de mener des consultations en bonne et due forme auprès d’elles en vue de la préparation de son propre plan de protection du caribou. « Il est illogique de faire une consultation fédérale alors que Québec est tenu d’ici le 30 septembre prochain de reprendre ses propres consultations pour en arriver à une solution, et ce sur ordre de la Cour », affirme Mario Simard.
Le chef du Bloc Québécois insiste : « La solution, ce n’est pas de braquer les biologistes et les forestiers les uns contre les autres, ce n’est pas d’imposer un décret qui cache mal les mauvais choix environnementaux des libéraux, ce n’est pas non plus de promettre une annulation des décrets dans un an et demi alors que les usines et les emplois seront déjà perdus ou de laisser tomber la forêt pour pouvoir blâmer les libéraux, comme le font les conservateurs. La solution, c’est le courage de faire confiance à Québec et de travailler de concert avec le gouvernement québécois afin de trouver une solution raisonnable, responsable et qui s’inscrira dans la durée tant pour le caribou que pour les forestières. C’est ce que préconise le Bloc Québécois. »